Class40
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Ian Lipinski et Adrien Hardy (Crédit Mutuel), vainqueurs de la Transat Jacques Vabre Normandie le Havre !

Source: Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre https://www.transatjacquesvabre.org/

©Jean-Marie Liot/Alea #TransatJV
©Jean-Marie Liot/Alea #TransatJV

Ce jeudi 14 novembre, à 05h 36mn 23s (heure française), Ian Lipinski et Adrien Hardy ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en première position de la catégorie Class40. Le duo aura mis 17jours 16h 21mn et 23s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 10,25 nœuds, mais il a réellement parcouru 4714 milles à 11,11 nœuds. 

Le monde change. Pourtant, depuis l’apparition des Class40 en 2003, leurs performances ont progressé par petites touches régulières. La flotte est restée homogène, attirant skippers professionnels et amateurs éclairés. Cette année au Havre, deux bateaux frappent un grand coup et défrayent la chronique : Banque du Léman et Crédit Mutuel. Ce dernier est dessiné par David Raison, l’architecte qui a expérimenté le premier en course au large les carènes des scows, bateaux des lacs américains aussi larges à l’avant qu’à l’arrière. On sait la formule gagnante sur les Mini-Transat, qu’en sera-t-il sur les Class40 ? Difficile à prédire car Crédit Mutuel été mis à l’eau le 13 Août : la Route du café est sa première course. La carrure de l’équipage est à la hauteur de la puissance du bateau : Ian Lipinski est le double vainqueur de la Mini-Transat. Adrien Hardy s’est distingué aussi bien en dériveur, Figaro que Class40 par ses résultats et une certaine indépendance d’esprit qui le place souvent dans les bons coups.

Dès la sortie de la Manche, Ian et Adrien se démarquent d’ailleurs par un décalage au nord-ouest. Les skippers ne font pas le grand écart comme en IMOCA mais restent en parallèle avec les concurrents de tête lorsque la flotte vire au sud dans le golfe de Gascogne. Les quatre premiers jours, Leyton et Aïna Enfance & Avenir, mènent la danse et imposent leur rythme. Mais dès le jeudi soir, à la latitude de Lisbonne, quelque chose commence à clocher dans les classements. Sur le long bord de reaching pour rejoindre les hautes pressions, Crédit Mutuel est le plus rapide de toute la flotte. L’écart de quelques dixièmes de nœuds peut laisser penser à une différence de conditions de vent. Mais en 24 heures, le tandem Lipinski-Hardy gagne 5 places et s’installe en tête, le 2 novembre. Plus le vent forcit et adonne, plus Crédit Mutuel démontre sa supériorité, jusqu’à exploser le record de vitesse en Class40 le 5 novembre : 415,86 milles en 24 heures à 17,3 nœuds de moyenne, qui dit mieux ! « Le bateau avance tout seul, on a trouvé la bonne voilure, on ne fait que le surveiller » raconte Ian Lipinski le lendemain matin. « On est sous spi médium avec 1 ris et 2 ris dans la grand-voile. On se déplace à quatre pattes, ça bouge beaucoup, on essaye de ne pas se blesser. Ca mouille un peu sur le pont mais je pense que ça n’a rien à voir avec les copains de derrière »

Le 7 novembre, l’écart sur Leyton culmine à 80 milles puis se réduit à 50 au passage du Pot-au-noir. Mais les jeux sont faits. Dans le dernier bord jusqu’à Salvador de Bahia où l’alizé tarde à tourner, il remonte à une soixantaine de milles. Suffisant à Ian et Adrien pour rentrer sereins dans la Baie de Tous les Saints.

Malgré une concurrence de haut niveau sur des bateaux au top niveau, Crédit Mutuel l’emporte haut la main et bouscule les idées reçues en Class40. Avec un temps de mise au point très court, son brillant équipage qui empoche sa première Route du café, peut être fier d’avoir su l’emmener à haute vitesse et sans rien casser jusqu’à Salvador de Bahia.

Ian : Cette course s’est déroulée en plusieurs parties. Un première assez stratégique, ensuite une autre de vitesse pure où le bateau a montré qu’il était génial, qu’il accélérait et qu’il ne s’arrêtait jamais. La dernière, c’ était plus croisière, il ne se passait pas grand chose et on a eu le temps de ranger le bateau !

Adrien : C’est jamais évident une transat, c’est plein de surprises. C’est vrai que j’ai été surpris par les vitesses du bateau qui étaient assez incroyables. Je crois qu’on peut remercier tous ceux qui ont dessiné construit et préparé Crédit Mutuel parce qu’on n’a vraiment eu aucun problème technique. On n’a jamais eu à sortir la caisse à outils, je crois que ça ne m’étais jamais arrivé sur une transat. C’était assez facile, très chouette. On a été devant au bon moment, lorsque ça commençait à s’étirer par devant et ensuite c’était plus facile de contrôler les autres.

Ian : Moi, à chaque classement, c’était un peu de stress d’avoir la position des concurrents. C’est plus confortable d’être chasseur que d’être chassé et psychologiquement, Adrien m’a souvent calmé quand on voyait que les autres allaient plus vite. Son expérience m’a aidé. Ca a été beaucoup plus facile à gérer que si j’avais été tout seul

Adrien : Le binôme a bien fonctionné et c’est vrai que lorsqu’on est devant, on est moins sous pression et le binôme est moins sollicité. On a toujours pu bien se reposer, bien dormir, on avait un pilote qui barrait super bien, on n’a quasiment pas barré et le bateau est confortable.

Ian : C’est pas mal quand même de gagner une Transat Jacques Vabre ! Moi, c’était la première, Adrien l’avait déjà fait en IMOCA mais c’était aussi sa première en Class40.

Adrien : J’ai pas mal pensé pendant ces 17 jours de mer au fait qu’on navigue à la voile, en autonomie, je trouve ça vraiment génial. J’ai chaque fois ça en tête, ça veut dire qu’on peut naviguer presqu’à l’infini. On a notre dessalinisateur pour faire de l’eau, nos panneaux solaires pour recharger les batteries avec juste quelques litres de gaz-oil. C’est en opposition avec ce  qu’on peut consommer à terre, consommer aussi en construisant ces bateaux et les entretenir. On vient de faire l’aller, mais la Route du Café, c’est aussi le retour. Ce qui m’a interpellé l’autre jour c’est de penser qu’une partie de nos bateaux vont rentrer en cargo, une partie d’entre nous en avion et d’autres en bateau et je trouve ça génial. Quand je navigue à la voile, je pense à tous ces à côtés et je crois qu’on ne peut pas naviguer comme on le fait à toute vitesse, consommer l’océan,  sans prendre en compte ces choses-là. C’est quelque chose qui m’a animé pendant mes quarts et ce n’est pas toujours évident de trouver la solution idéale. Si j’ai la chance de revenir dans deux ans et que je peux rentrer en France chargé de café, je sais que les gens de Jacques Vabre sont là et il y a de belles choses à faire, intéressante pour tous

Ian : J’ai appris énormément de choses au contact d’Adrien. Ce projet va comporter la Route du Rhum l’an prochain puis une autre Transat Jacques Vabre dans deux ans. C’est encourageant. Lorsqu’on a mis le bateau à l’eau le 13 août, on ne pensait pas forcément que c’était possible.  A partir de mi-septembre, on a commencé à faire quelques entraînements et on a compris que le bateau n’était pas raté. Donc si on parvenait à bien le préparer,  et s’il tenait le coup, on pouvait peut-être batailler devant. On n’a pas fait énormément d’erreurs  en plus d’avoir un bon bateau, donc c’est super.

Adrien : Le record des 24 heures, c’est le bateau, il s’est fait sous pilote.  Entre les Canaries et le Cap Vert, c’était tout droit et donc propice à faire ce bon temps. Il  y a sans doute moyen d’aller encore plus vite mais ce sont de très bons souvenirs. Merci à Ian de m’avoir embarqué dans l’aventure et aussi au sponsor de m’avoir fait confiance.

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