Déjà 48h que la flotte est repartie de Lorient et, le moins que l’on puisse dire, c’est que les marins ne sont pas épargnés ! Au progamme, un vent soutenu, de violentes rafales et une mer tape-bateaux.
Retour sur ce début de transat
Lundi 6
Départ lancé dans des conditions de saison, une mer de 2,5 mètres et un vent d’Ouest/Sud-Ouest de 20 nœuds. Une pluie diluvienne et des grains à 35-40 nœuds.
Ils ne sont plus que 40 Class40 en lice. IBSA (Bona/Santurde), Café Joyeux (D'Estais/Debiesse), Project rescue Ocean (Tréhin/Riou) et Edenred (Le Roch/Bourgnon) prennent un très bon départ mais c’est Seafrigo Sogestran (Chateau/Pirouelle) qui passe en tête la bouée de dégagement devant Inter Invest (Perraut/Bloch) et Legallais (Delahaye/Douguet).
Le duo d’Engie DFDS Brittany Ferries (Lee/Ragueneau) a dû rentrer au port réparer un J1 déchiré mais repart rapidement. Crosscall (Durcoz/Riou) doit a son tour faire demi-tour suite à la casse de leur mousqueton T-Bone de la drisse de mât. Il repart quelques heures plus tard. A 17h45, The Sea Cleaners – Univerre – ENSM (Courbon/Champion) annonce avoir démâté.
Mardi 7
Curium Life Forward (Lepesqueux/Dehareng) a dû à son tour faire demi-tour suite à des problèmes d’électronique. Alternative Sailing – Constructions du Belon (Greck/Jones) écrit avoir fait « un bon bord de poney au reachning avec de srafales à plus de 30 nœuds ». Mikael Mergui, sur Centrakor, dit qu’ils se font malmener, dans une grosse mer et des grains à 35 nœuds. Quelques poulies cassées et un pilote qui n’aime pas les grains. L’enjeu du jour consiste à s’échapper au plus vite pour éviter les vents faibles d’une cellule anticyclonique.
Celle-ci va malheureusement piéger les Sharp (les « pointus »). Le premier d’entre eux, Nestenn-Entrepreneurs pour la planète (Bonnier/Follin) (qui annoncera ensuite devoir faire escale pour remplacer la galette de J2) concède alors 70 milles de retard sur la tête de la flotte, menée par Alla Grande Pirelli (Becarria/Andrieu). Les Bleuets de France (Cormouls/de Fleurian) que leur aérien principal s’est arraché. Une montée en tête de mât s’imposera… dès que les conditions le permettront.
Les mots de la mer
EMMANUEL LE ROCH (EDENRED) "C’était bien tonique d’entrée de jeu, beaucoup de mer. Ce n’était ni confortable pour nous, ni pour le bateau. C’était propice à la casse, le bateau faisait des gros bonds, mais nous ça va, on n’a rien. On s’est un peu fait lâcher par le wagon de devant. On avait anticipé la bascule de vent de cette nuit, le petit virement de bord qui a eu lieu hier soir. Pour ce soir, soit on reste à l’intérieur soit à l’extérieur du cap Finisterre on n’a pas encore décidé. On n’a pas beaucoup mangé, on s’est reposé un petit peu, mais il va falloir qu’on pense à manger en effet pour garder des forces."
BAPTISTE HULIN (AMIPI – TOMBELAINE COQUILLAGES)
"On est super contents d’être ensemble en mer et je viens de me réveiller de ma sieste donc je suis de très bonne humeur ! C’est compliqué au niveau de la mer mais pas on n’a pas cassé grand-chose pour l’instant. On est un binôme fraichement formé, on prend nos marques ! Après on est collègues au quotidien et potes dans la vie, donc ça aide. C’est notre première fois en course donc on se découvre mais ça marche bien. On va continuer à apprendre et à progresser. On a bien mangé et on a pu se reposer même si c’était court car on avait des manœuvres à faire tout au long de la nuit. Mais c’est important qu’on se repose bien car un nouveau front arrive dans la nuit. "
GUILLAUME PIROUELLE (SEAFRIGO - SOGESTRAN)
"Sous le système dépressionnaire, on a eu pas mal de vent en fin de nuit, ça avançait très très fort, vous avez vu sur la carto. C’était assez violent pour les bateaux. On a quelques petits pépins d’électronique mais le bateau dans son ensemble fonctionne bien.
On a re-grée le bateau dimanche après-midi, la veille du départ, on n’avait rien essayé donc on espérait ne pas avoir fait d’erreurs en remontant tous les systèmes mais à priori tout va bien. Pour l’instant pas de problèmes particuliers concernant la structure du bateau."
Mercredi 8
Alexis Loison (La Manche #EvidenceNautique) s’est blessé à la main après avoir été brutalement projeté à l’intérieur du bateau dans une vague. Escale à la Corogne obligatoire afin de passer des examens.
Les Class40 continuent de planter des pieux au contournement de l’Espagne. Devant, les deux tandems de Alla Grande Pirelli et IBSA impriment toujours un rythme d’enfer que seul un petit groupe de cinq poursuivants est capable de suivre. Amarris en fait partie et Achille Nebout ne cachait pas sa lassitude d’entendre son bateau taper, soulagé d’avoir enfin viré derrière le front à l’heure de la vacation « Ça commence à tirer fort sur les organismes. On n’arrive pas à faire grand chose à bord. Gildas (Mahé) s’est fait deux plats chauds et la seule positon qu’on peut tenir dans le bateau, c’est allongé dans la bannette ! ».
Si les leaders vont voir petit à petit les conditions s’améliorer au fur et à mesure qu’ils gagnent au Sud, le second paquet de Class40 continue sa procession autour des caps des côtes Galiciennes. Une navigation côtière qui les préserve en partie de la grosse mer du large qu’affronte Everial (Le Draoulec/Leglatin), passé au nord du DST, route que semble vouloir suivre l’Envol-Kermarrec Promotion (Facon/Valiergue)…
Les Bleuets de France annonce une escale à Carino suite à la perte de leur J2 et d’une cadène cassée.
Source : Organisation Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre et teams