Pouvez-vous nous raconter comment vous avez débuté votre aventure dans le monde de la voile ?
J’ai découvert la voile sur le tard, à l’âge de 18 ans, lors d’un stage en voilier habitable sur l’Île d’Arz, au sein de l’association des Glénans. Je suis immédiatement tombé sous le charme et, un an plus tard, j’ai passé mon premier niveau de monitorat fédéral de voile. J’ai ensuite achevé ma formation d’encadrement, tout en essayant en parallèle d’obtenir mon bac !
C’est à cette époque que j’ai découvert l’univers de la régate, notamment avec le Trophée des Lycées. En terminale, j’ai monté une équipe avec mon lycée de Boulogne-Billancourt… pourtant situé bien loin de la mer ! C’est dans ce cadre que j’ai rencontré Franck Cammas lors d’une formation en Class 8, une expérience qui a éveillé mon goût pour la course.
Par la suite, j’ai monté un projet en Figaro 1 afin de participer à la Solo Le Télégramme, une épreuve dédiée aux moins de 26 ans. Cette course m’a permis de me confronter à des navigateurs expérimentés et prometteurs comme Armel Le Cléac’h ou Nicolas Troussel. J’ai alors pris conscience que je n’avais pas leur niveau et qu’il valait mieux que je garde la voile comme une passion.
Je suis donc revenu à une vie plus classique à terre, naviguant de temps en temps en Open 5.70. À la naissance de mon premier fils, il y a 16 ans, j’ai vendu mon bateau et mis la voile entre parenthèses.
Mais il y a un peu plus de deux ans, lors d’une navigation sur l’Ultim Actual, la passion m’a rattrapé. En échangeant sur l’eau avec Maxime Sorel, qui nous accompagnait, j’ai évoqué l’envie de refaire du Figaro. Il m’a alors lancé : "Tu es bête, il y a la Class40, c’est un support idéal pour ton projet !"
C’est ainsi que je me suis lancé dans cette aventure, avec un projet centré sur l’aide à la reconstruction des blessés des armées par la course au large. Et voilà comment, à mon humble échelle, je suis revenu dans le monde de la voile.
Comment parvenez-vous à trouver le juste équilibre entre votre rôle de skipper, chef de projet et celui de dirigeant d’entreprise ?
Je ne sais pas si j’arrive réellement à trouver un équilibre ! Suite à mes problèmes de bras, je ne suis que le troisième skipper de la Team ce sont François Verdier et Pierre-Laurent Garnero qui en sont les deux principaux performeurs.
Avoir plusieurs casquettes peut être complexe, mais je crois que tous les skippers font face aux mêmes défis. On retrouve souvent des fondamentaux communs entre la gestion de projet, la création d’entreprise et la navigation. J’essaye simplement d’appliquer les mêmes méthodes qu’en entreprise pour structurer mon approche.
Mon objectif est de réussir à aligner notre Phénix au départ de la TRANSAT CAFÉ L'OR Le Havre Normandie, tout en poursuivant l’aventure avec les blessés.
Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre le conseil d'administration de l'association Class40 ?
Rejoindre le Conseil était une évidence pour moi.
Je ne sais pas rester en retrait quand quelque chose me passionne. Il était donc naturel de proposer mon aide dans les domaines où je peux apporter une réelle valeur.
Et puis, en matière de performance, je suis bien plus à l’aise à terre que dans mes choix météo en mer !
Quels sont les projets ou sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur pour l’évolution de la classe ?
Je dirais, l’équilibre et la cohérence. L’enjeu est de faire en sorte que la Class40 reste aussi dynamique dans 20 ans, voire plus. Il s’agit de démontrer que nos Class40 ont toute leur place dans la course au large, et même de renforcer leur rôle face aux défis qui nous attendent, notamment en matière de préservation de notre planète.
Un autre objectif essentiel est de rendre cet univers plus accessible à tous.
Quels conseils donneriez-vous à d'autres amateurs pour les encourager à rejoindre la Class40 ?
Venir tout simplement comme vous êtes avec vos passions et envies. C'est la beauté de la Class40 : réunir des "pros", "Semi-Pro", "Amateurs". Sans jugement ni préjugé.
Si vous deviez résumer votre vision de la Class40 en un mot ou une phrase, lequel ou laquelle choisiriez-vous ?
Ouverture et passion vers la course au large autour d'un support accessible.
Comment voyez-vous le programme méditerranéen ?
Ce qui se passe en Méditerranée est formidable à plusieurs égards. Cette mer magnifique offre un terrain de jeu idéal pour des courses complexes, tout en s’ouvrant vers d’autres pays.
Elle permet aussi aux pointus de tirer leur épingle du jeu et, parfois, de surprendre les scows. J’espère que la flotte va continuer à s’étoffer progressivement et attirer davantage de marins italiens.
La première édition de la Med Max, pensée et organisée par Kito de Pavant, a prouvé que c’était possible et que le public était au rendez-vous.